
Layla Ramezan et Joanna Goodale, toutes deux pianistes franco-suisses d’origine iranienne et turque, proposent un concert-lecture autour des échanges culturels qui ont inspiré des artistes d’origine suisse, française et moyen-orientale tout au long du XXe siècle.
À travers ce programme, le duo de pianistes met en lumière les textes de l’écrivaine, journaliste, photographe et archéologue suisse Annemarie Schwarzenbach (1908-1942) qui voyagea à plusieurs reprises au Moyen-Orient et devint une figure de l’émancipation féminine en Europe. La vie d’Annemarie Schwarzenbach fut marquée par la morphine, les amours malheureuses, une lutte acharnée contre le nazisme. En 1935, après une tentative de suicide, elle épousa un diplomate français en poste à Teheran. La légation britannique les invita tous deux à camper dans la vallée du Lahr, au pied du Damavand. C’est là qu’Annemarie commence un récit de voyage intérieur où les paysages de ces lieux extrêmes, tels d’impitoyables miroirs, la renvoient à elle-même.
Le concert s’ouvre avec un extrait de Shéhérazade composé par Rimsky-Korsakov, d’après le mythe littéraire des 1001 nuits qui a longtemps nourrit l’imaginaire occidental de l’Orient, tout en symbolisant la sagesse et l’érudition d’une figure féminine orientale.
Les textes d’Annemarie Schwarzenbach sont ensuite mis en résonance avec les œuvres du compositeur grec Yannis Constantinidis, du compositeur turc Necil Kazım Akses et du compositeur français Claude Debussy, qui ont tous vécu durant la première moitié du XXe siècle et dont les musiques témoignent de la rencontre entre l’Orient et l’Occident. Le duo interprète également des pièces proposant une approche novatrice du piano, à travers l’exploration de sons inhabituels — comme dans une œuvre du compositeur turc Fazıl Say ou dans les arrangements de Joanna Goodale inspirés de mélodies mystiques évoquant des sonorités traditionnelles orientales.
Entrée libre – chapeau pour les artistes – Sur réservation au 079 915 60 14 ou info@fondation-engelberts.org